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Généalogie de la famille Bodelin
Généalogie de la famille Bodelin
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17 septembre 2007

Jean - Baptiste Bodelin - génération VIIII

Le Baptiste, comme il était appelé, est le dernier enfant de Claude Bodelin et Madeleine Bardet. Il est né en 1886 à Chalmoux. Jusque et après son mariage en 1911, il vit de manière communautaire avec ses parents, ses frères et ses soeurs. A partir de 1912 ou 1913, il exploite le domaine de Novillard à Bourbon-Lancy avec son frère aîné, François. Deux enfants y naissent en 1913 et 1914. Les deux frères sont mobilisés pour la première guerre mondiale. Leurs épouses vont conduire le domaine avec l'aide de domestiques et de leur beau-père, installé tout près. Après la guerre dont reviennent les deux frères, les couples se séparent. Ces quatre années ont été dures selon l'épouse de Jean-Baptiste; peut-être que l'entente entre les belles-soeurs n'était pas parfaite. Marie-Alphonsine est certainement plus fragile. Elle relatera que le beau-père était toujours autant patriarche dans son comportement et qu'entre lui et son autre belle-fille, les explications étaient souvent orageuses. Elle lui tenait tête et lui répondait parfois vertement. Certainement lassée par ce climat, elle souhaita que le couple prenne son indépendance. Je n'ai jamais entendu parler du point de vue de mon grand-père, mais on peut penser que quatre années éprouvantes de guerre peuvent modifier le caractère d'un homme. De cette période peu de témoignages me sont parvenus. Comme beaucoup de soldats, il tint un journal sur un cahier d'écolier, mais celui-ci a été perdu. Ma mère savait peu de choses, elle aussi. Elle se souvenait avoir entendu dire que son père, lors d'une attaque meurtrière au Chemin des Dames, avait abandonné son paquetage pour se mettre à l'abri et ne pas se faire tuer. Une autre fois il se retrouva à demi enseveli dans un trou d'obus d'où l'extirpa " un pays ".
Jean-Baptiste et sa famille s'installent à la Picharne, à Vitry-sur-Loire. Il y est journalier et cultive de la vigne. Quatre filles y naissent entre 1920 et 1925, sachant qu'une autre fille était née en 1918, le fruit d'une permission, comme disait ma grand-mère. A la fin des années vingt, la famille Bodelin s'installe à Beaulon, dans une maison de Jomesson située au bord de la Loire qui dans cette zone est mouvante et capricieuse au fur et à mesure des crues. Au milieu des années trente, la famille se réinstalle à Vitry, aux Breauges. Jean-Baptiste souffre d'une maladie des poumons suite à l'inhalation de gaz durant la guerre. Il meurt en 1933 à l'âge de 47 ans. Marie-Alphonsine sa veuve est désemparée.
Ma mère a souvent évoqué les obsèques de son père. Sa mère expliquait à ses enfants qui étaient les personnes qui y assistaient. Parmi elles, Pierre et Gilbert Bodelin, les oncles du défunt et frères de son père. Les liens n'étaient donc pas totalement rompus entre les rameaux de la famille de l'aïeul Pierre Bodelin. Peut-être que Jean-Baptiste les rencontrait de temps en temps lorsqu'il vivait à Beaulon, sachant que Dompierre et Garnat, où ils résidaient, étaient proches. Un de mes cousins âgé de 88 ans, François Bodelin, fils du frère aîné de mon grand-père, m' a appris récemment que Gilbert Bodelin dit le Bert, fréquentait régulièrement la foire de Bourbon-Lancy et qu'il connaissait bien son père. Pierre Bodelin, un autre  frère de Jean-Baptiste, fréquentait quant à lui les membres de la branche des Bodelin établie à Gilly-sur-Loire.
Après son décès, la famille de Jean-Baptiste Bodelin va s'éclater. Les aînés âgés de 20 et 19 ans, travaillent déjà dans des fermes. La famille de Marie-Alphonsine propose de l'aider en prenant en charge certains des enfants. Des cousins accueillent les dernières, Marie-Louise et Lucie. Mathilde et Marie travaillent elle aussi dans des fermes. Les aînés sont déjà dans la mouvance des grands-parents maternels qui ont déjà aidé la famille. La veuve de Jean-Baptiste se sentant souvent mal où elle vivait et disposant de peu de moyens, va déménager à plusieurs reprises, puis se rapprochera de ses parents qui sont propriétaires de la ferme de Perret à Cronat. Les enfants un peu dispersés, auront pendant plusieurs années comme point d'ancrage Perret et chez Gueugnaud proches de Vitry. Hormis, Lucie Bodelin, la dernière, les enfants auront une scolarité courte car ils ont été dans l'obligation de gagner leur vie très tôt pour aider leur mère. Ils travaillent dans des fermes ou seront employées de café et de restaurant. Les filles se marieront pendant et après la deuxième guerre; l'unique garçon, l'âiné, restera célibataire. Il se mariera tardivement mais mal, comme l'on dit.
Marguerite Bodelin épousera un agriculteur et restera à la terre à Bourbon-Lancy.
Jeanne Bodelin s'établira à Montceau-les-Mines; elle est mariée avec un mineur.
Mathilde Bodelin quittera la région pour s'établir à Paris où elle se mariera.
Marie Bodelin dite Dédée restera célibataire; elle travaillera à Paray-le-Monial, Roanne, Vichy puis Lyon où elle se fixera définitivement.
Marie-Louise Bodelin élevée chez des cousins à Bourbon-Lancy y fera la connaissance de son futur époux. Ils exploiteront une petite ferme, lui travaillera chez Puzenat.
Lucie après avoir travaillé jeune chez des cousins à Marly-sous-Issy, vivra ensuite à Grury où elle fera connaissance d'un ouvrier de la mine d'uranium. Ils se marieront puis s'expatrieront au Niger, alors colonie française. Au milieu des années soixante ils iront en Australie avant de regagner la France.
Cette mini diaspora n'empêchera pas les filles Bodelin de se retrouver lors des fêtes patronales de Vitry ou Cronat.
A partir des années cinquante mes parents iront régulièrement en vacances chez ma grand-mère. Ma mère retrouvera sa famille, mon père s'y intégrera. Cinq femmes mariées, cinq beaux-frères. Quant tout ce beau monde se réunissait, ça "mâchait de la paille " comme on dit en Saône et Loire. Ces repas de familles ont bercé mon enfance puis un peu mon adolescence. J'en garde des souvenirs inoubliables et émus. A partir de tout cela j'ai décidé, voilà dix ans, de lancer cette recherche généalogique.

Le papa
Lorsque mes tantes évoquaient leur père, j'ai toujours entendu cette expression. Lucie, la petite dernière qui a vécu le plus longtemps au foyer familial entouré de ses parents, a certainement connu le mieux Jean-Baptiste Bodelin. Elle en parle toujours avec tendresse. Elle dit de lui qu'il était gai, qu'il aimait rire. Elle en a gardé l'image d'un homme jovial, travaillant à l'extérieur pour faire vivre sa famille. Il était bel homme et de bonne taille pour son époque. Il savait aussi être sévère avec les turbulentes. Des cousins de la grand-mère les Dusuzeau qui étaient charcutier en région parisienne puis à Nice, rendaient visite à la famille. Les homme aimaient parler de politique et rire, déjà, des histoires qu'elle provoquait.
Marguerite, l'aînée, disait du papa qu'il savait être de bonne humeur, ne disait-elle pas que sa soeur, Lucie, la luluce, tenait du côté du papa car elle aussi aime bien rire. Pourtant le papa eut du fil à retordre avec sa fille Marguerite. Il était vexé et blessé car elle avait eu deux enfants hors mariage.
Ma mère avait également le souvenir d'un père qui aimait chanter, qui écrivait bien, qui savait aussi se fâcher, qui n'était pas "content" de sa fille aînée. Elle se souvenait des visites que lui rendait son frère François en compagnie de sa femme et de ses enfants.
C'est à peu près tout ce que je sais de mon grand-père. Mon grand regret est la perte de son cahier des années de guerre. Ma mère savait où il était rangé dans la maison de la grand-mère. Elle me le montra alors que j'étais enfant puis le replaça dans le tiroir de la commode dans lequel il dormait. Trop respectueuse, elle ne le prit pas. Après le décès de la grand-mère le mobilier de la maison resta en place car mon oncle habitait aussi la maison. Il se maria et disparut prématurément dans un accident, sa veuve mourut peu d'années après. Le contenu de la maison fut vidé, la commode en faisait partie. Le cahier fur perdu et brûla peut-être avec des vieux papiers et des choses ne servant plus à rien. Voici comment un pan de memoire peut disparaître à tout jamais.

 

 

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Qui est Jules Baudelin ?
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